Près de Brest, 80 élèves du collège Saint Jean de la Croix ont transformé l’essai

Quelle déception pour les collégiens de Relecq Kerhuon ! Cette année encore leur traditionnel séjour linguistique était annulé pour cause de crise sanitaire.
Les quatre vingt élèves de 4 classes de 4ème devaient partir en Irlande pour certains et en Allemagne pour d’autres.
Qu’à cela ne tienne, l’une de leurs professeures a eu une idée: utiliser le théâtre pour pratiquer la langue comme dans la vie courante, en voyage, en séjour à l’étranger.
Une première pour Langues en Scène
C’était une première expérience aussi bien pour ce collège que pour Langues en Scène.
Une classe a suivi le stage en espagnol tandis que trois classes l’ont suivi en anglais avec tout de même quelques textes interprétés en allemand pour la classe germanophone.
Du 31 mai au 4 juin, les élèves, professeures et comédiens ont su s’adapter et former des trinômes formidables.
Une partie de la journée était dédiée à l’écriture des saynètes. Les élèves créaient leur texte sous l’égide de leurs professeures. Puis les comédiens prenaient la relève l’autre partie de la journée.
Auparavant, les élèves de chaque classe avaient planché sur le vocabulaire autour du thème choisi: le voyage.
Casser les habitudes

« Le premier jour, nous avons fait des jeux où les élèves se sont bien mélangés afin de casser les bandes d’amis trop complices » souligne Lemmy, le comédien anglophone.
Puis des groupes ont été formés, au hasard, pour casser les habitudes.
Ainsi, les comédiens de langues en Scène ont initié en anglais et en espagnol les élèves aux techniques du théâtre: prise de conscience de son corps, de sa voix, de l’espace par des exercices effectués en cercle ou par de petits jeux. Et enfin, place aux improvisations revues et travaillées avec les comédiens.
Tous les délires sont permis : un couple d’extra-terrestres à la découverte du globe pour espionner les humains, une nuit au camping, un journaliste en reportage pour la BBC !
Arrive le moment le plus délicat : monter sur scène et interpréter. C’est à dire franchir la peur du ridicule, se tromper et enfin se lancer. « Car pour faire tomber les barrières, il faut monter sur scène, montrer qu’on n’est pas superman non plus, que se tromper est honorable, que le ridicule n’existe pas puisque dans cet espace on ne juge pas ! » ajoute Lemmy.
Tout d’un coup, ils ont pris leur envol

Tout le monde a été surpris: les élèves comme les profs et les comédiens.
Monica, la comédienne hispanophone raconte : « une fois le cadre posé, ils ont décollé, je les ai vus prendre leur envol. Je mes suis dite : oui ça va le faire ! »
Les comédiens sont enthousiastes et même bluffés! En 5 jours seulement, avec 20 élèves par groupe, ils ont été attentifs et concentrés. Ils ont beaucoup travaillé sur l’affirmation de soi, et appris à se dépasser.
Expérience réussie et à refaire
Quant aux élèves, ils sont enchantés d’avoir produit et interprété leurs saynètes sur scène, qui puis est dans une langue étrangère.
Quelques commentaires à la sortie : « C’est un peu comme la vraie vie, on s’est vachement habitués même quand ils (les comédiens) parlaient vite…c’est bien parce que je suis nul en anglais (sic) et j’ai réussi à comprendre et à bien réciter mon texte !…c’était génial, je me suis éclaté sur scène… Et puis on apprend à travailler ensemble. »
« Globalement, en faisant une semaine de théâtre en langue étrangère en France, ils ont certainement parlé autant une langue étrangère ou voir plus que lorsqu’ils sont en immersion à l’étranger », souligne Catherine Gelebart, professeure d’espagnol.
Autrement dit l’expérience est réussie. Et Covid ou pas Covid elle sera reconduite l’an prochain.